Lorsque l’on parle de migration, on se focalise sur les flux et les crises, perdant ainsi de vue l’individu : le « migrant ». Celui-ci devient alors une figure floue, instrumentalisée par les discours sociaux, jusqu’à en effacer son visage et son histoire unique. Dans ce numéro, nous interrogeons ce flou. Comment l’usage d’un terme parapluie comme celui de « migrant » a généré un processus d’incommunication ?
Comment cette situation d’incommunication, faisant du migrant le bouc-émissaire des échecs de la mondialisation, s’est-elle imposée ? Ce numéro, à la rencontre des chercheurs et des acteurs de terrain, souhaite analyser les autres façons, plus justes, de parler de la migration.
Il pose la question des conditions nécessaires pour produire des espaces de cohabitation communicationnelle. À quelles conditions peut-on échapper à la peur de l’autre pour discuter de la migration comme d’un sujet « normal » ? Est-il possible de quitter une communication de crise, tragique de la migration ? Sommes-nous capables d’ouvrir des espaces de curiosité de l’autre ? Ou allons-nous continuer à nous réfugier dans la violence du stéréotype et le confort des préjugés ?
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Numéro coordonné par Asal Bagheri et Axel Boursier
Supervisé par Gilles Rouet