« Recul de la censure », « retour de la censure », « nouvelles formes de censure », « formes contemporaines de la censure », « cancel culture », etc. constituent autant de formules quotidiennement assenées et ce, de façon contradictoire. Elles sont emblématiques à la fois des inquiétudes permanentes suscitées par le phénomène et des difficultés d’en cerner les manifestations dont la première cause se trouve dans les usages très diversifiés dont le terme « censure » fait l’objet. Si certaines formes de censure, notamment de l’autorité politique, se sont réduites, d’autres ont émergé comme le montrent les exemples multiples mentionnés dans l’ouvrage prouvant sa permanence au-delà de l’évolution de ses formes. L’une des évolutions probablement les plus marquantes réside dans la complexification de ses modalités à travers le numérique en particulier et le développement considérable des réseaux sociaux, depuis les années 2000. Précisément, le renouvellement des modalités et du contexte juridique dans lequel se déploie la censure invite à répondre à une série de questions (sur sa définition, les normes qui l’encadre, ses motifs, ses domaines) et à tenter de dresser un état des lieux, sans toutefois prétendre établir un bilan complet et exhaustif mais en cherchant plutôt à réfléchir, sans négliger la perspective historique, aux principales questions contemporaines.
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