"Guy Adjété Kouassigan (1934-1981). Une œuvre pionnière, un destin d’exception. Ou comment servir l’Homme, l’Afrique et le Droit", Journée d'étude organisée par le CTHDIP
15 décembre 2021 14h30
Séminaire doctoral hybride Arsenal AR 206 – Bibliothèque Germain Sicard
DIKE – Groupe de recherche et séminaires doctoraux sur les cultures juridiques en Europe – Année 2021 : Le métissage des droits en Afrique subsaharienne francophone. Regards croisés (II)
Séminaire annuel Dikè 2021 Le métissage des droits en Afrique subsaharienne francophone. Regards croisés
Rencontre autour de Guy Adjété Kouassigan (1934-1981) – 15 décembre 2021 Organisée par le CTHDIP, sous la direction de C. Gau-Cabée
En 2021, le programme de formation doctorale Dikè, porté par le CTHDIP, décline en deux temps le thème du métissage des droits en Afrique subsaharienne francophone.
Parce que l’Afrique constitue un champ d’investigation privilégié, susceptible de nourrir une réflexion fondamentale sur le droit, ce séminaire invite les doctorants à relever le défi de l’altérité et, ce faisant, à mettre en perspective notre propre modèle juridique. Car, pour peu que l’on cultive les vertus du regard éloigné, l’Autre devient une clef de compréhension de soi. La démarche, servie par les regards croisés, doit ouvrir le champ des possibles : en brisant les frontières disciplinaires et en confrontant les approches scientifiques, on se donne en effet les moyens de rompre avec une approche très ethnocentrée de la juridicité et, peut-être, de réinventer notre manière de penser le droit.
Dans le contexte africain, il s’agit également de montrer combien il est difficile de rendre compte de la pluralité dans des États unitaires, écartelés entre « tradition » et « modernité » et condamnés à vivre entre deux mondes. C’est précisément ce qui mobilise les chercheurs qui s’intéressent à l’Afrique, toutes disciplines confondues, depuis des décennies. Le thème du transfert de droit, de la coexistence des ordres juridiques (formel et informel) de l’inter-normativité en Afrique Subsaharienne francophone n’est donc pas nouveau. Il a même nourri une abondante littérature scientifique depuis 1960, à laquelle le CTHDIP a d’ailleurs beaucoup contribué, grâce au partenariat éditorial qui existe depuis une vingtaine d’années avec l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pour la revue Droit sénégalais (devenue en 2014 la Revue sénégalaise de droit et de science politique), avec l’Université d’Abomey-Calavi pour la revue Droit béninois, et avec l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako pour la Revue malienne des sciences juridiques, politiques et économiques*.
La journée d’études organisée le 13 janvier 2021 s’est inscrite dans le prolongement de cette réflexion sur les formes de la juridicité en Afrique, parce que les problématiques restent complexes et les questionnements nombreux. En mobilisant plusieurs disciplines, les participants étaient invités à croiser leurs regards sur le droit privé africain (Coutumes et droit écrit : le dialogue impossible ?) en interrogeant la place des coutumes – plus largement de la régulation informelle – et du droit écrit dans des ordres juridiques pluralistes, ainsi que leur mise en oeuvre dans la gestion des conflits, hier et aujourd'hui.
Parce que « la pluralité des mondes, c’est aussi la diversité des possibles »**, convoquer l’histoire, l’anthropologie, et le droit positif pour nourrir cette réflexion sur les modèles juridiques africains, c’était demeurer fidèle à la pensée de Guy-Adjété Kouassigan et, d’une certaine façon, préparer l’hommage que nous souhaitions lui rendre. Quarante ans après la mort de ce grand juriste togolais, le second volet du programme Dikè va donc réunir, autour de son épouse, quelques historiens du droit pour évoquer l’homme et son œuvre. Une œuvre puissante, qui incarne le dialogue des cultures et des disciplines, et où l’on retrouve, dans un style limpide, ciselé, et redoutablement efficace, les trois passions qui ont guidé ses choix et nourri sa réflexion : l’Homme, l’Afrique et le Droit.
Caroline GAU-CABÉE
*Ces revues, publiées par les Presses de l’Université Toulouse 1 Capitole, doivent beaucoup à deux grands spécialistes de l’Afrique, membres du CTHDIP : le professeur André Cabanis et le professeur Olivier Devaux.
**G.-A. Kouassigan, Afrique : Révolution ou diversité des possibles, Paris, L’Harmattan, 1985, p. 10.
Le séminaire se tiendra en mode hybride. Il est donc possible d’assister aux débats en présentiel, dans la limite des places disponibles (port du masque obligatoire). Pour s’inscrire, contacter Nathalie Salaün à l’adresse suivante : nathalie.salaun@ut-capitole.fr Le lien zoom pour participer à distance peut être obtenu sur inscription également, auprès de Madame Salaün à la même adresse.
Afrique : révolution ou diversité des possibles, Paris, L’Harmattan, 1985, Collection « Points de vue » (ouvrage posthume)
La journée d'étude peut être consultée en intégralité ci-dessous ou sur le site Canal-U à : https://www.canal-u.tv/114189
Informations complémentaires :
Les séminaires DIKE consistent en une recherche pluriannuelle et pluridisciplinaire sur les fondements, les contours et les contenus des cultures juridiques et judiciaires européennes, contemporaines et modernes. Opérationnels depuis novembre 2014, ces séminaires s'adressent à un public de chercheurs (enseignants-chercheurs, doctorants) et de professionnels (avocats, magistrats, etc.) et déclinent un programme triennal dans une perspective diachronique et comparatiste. L'année 2015 a été consacrée à la question des fondements et représentations des justices en Europe, hier et aujourd'hui. L'année 2016 s'est articulée autour de l'ambition du projet Louvel de transformation de la Cour de cassation : "Devenir une Cour suprême ". L'année 2017, a permis de s'interroger sur les figures du Justiciable .
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