Contrairement à ce que nous espérions, la crise sanitaire déclenchée au printemps dernier, n’est pas encore derrière nous.
En cette période de rentrée universitaire, un certain nombre de mesures avaient été prévues : respect des gestes barrière, port obligatoire du masque, sens de circulation dans l’Université… Ces mesures doivent être strictement respectées par tous. Elles sont toujours d’actualité mais elles ne sont pas suffisantes.
Dès la fin de la deuxième semaine de cours, il m’est apparu nécessaire d’aller plus loin. Compte tenu des informations en ma possession et après avoir contacté un certain nombre d’autres doyens de Facultés de droit (Bordeaux-Aix-Marseille-Strasbourg-Lille-Poitiers, Paris-Saclay, Paris XIII), j’ai décidé de passer à un enseignement en hybridation avec application de la jauge de 50% et la création de demi-groupes alternativement en présentiel ou en distanciel, une semaine sur deux. Les données en provenance de l’Agence Régionale de Santé m’ont conduit, en accord avec notre Présidente, à passer rapidement au tout distanciel pour les trois années de Licence et certains Masters 1. Nous suivons de près l’évolution de la situation pour opérer les ajustements nécessaires.
Deux impératifs guident nos décisions :
Le premier est celui de la santé de tous ceux et de toutes celles qui fréquentent notre Université : les étudiants, les enseignants et enseignants-chercheurs, les personnelles administratifs et techniques. On peut penser que les mesures prises sont excessives mais je considère qu’aucun risque ne doit être pris.
Le second est celui de la continuité pédagogique et de la qualité de nos formations, ce qui concerne les cours magistraux, les travaux dirigés et langues vivantes, l’organisation des examens qu’il nous faut anticiper en tirant parti des expériences de l’an dernier. Dans le respect de la liberté pédagogique, il nous appartient donc de mettre en place immédiatement une modalité d’enseignement alternative au présentiel et de garder le contact avec nos étudiants. Le déploiement des Licences Zoom est une possibilité. Des ateliers d’apprivoisement de cette technique ont eu lieu toute la semaine du 21 septembre et je remercie notre collègue Ronan Tournier, VP numérique de les avoir animés. Nous continuerons à accompagner les collègues qui le souhaitent.
Dans la période que nous traversons et qui, malheureusement risque de durer, il convient, non pas de se diviser, mais de faire preuve de solidarité. Il est nécessaire que les plus expérimentés aident ceux qui le sont moins, que les relations entre enseignants et scolarités reposent sur la complémentarité et le respect mutuel, que nos chargés de TD se sentent soutenus, que nos étudiants aient l’encadrement qu’ils méritent. C’est cela aussi une Université.
Philippe Nélidoff, Doyen de la Faculté de Droit et science politique