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Le mot du Doyen Nelidoff - décembre 2021
Alors que se poursuivent les examens en présentiel et que nous craignons une nouvelle reprise de la pandémie, il est nécessaire de se projeter vers l’avenir.
Un double défi est devant nous : celui du maintien de l’identité des juristes dans le contexte très incertain de l’évolution du paysage universitaire toulousain et celui de l’évolution de notre Faculté vers l’article L713-9 du Code l’éducation.
En ce qui concerne l’évolution du site universitaire toulousain, nous sommes d’accord pour participer à la réflexion d’une manière constructive mais il n’est pas question de fléchir sur les prérogatives de souveraineté de notre Université Toulouse Capitole : la personnalité morale et juridique, la diplomation, en commençant par le doctorat, grade ultime de nos cursus académiques, la liberté de notre offre de formation et de notre recherche, la dévolution du patrimoine immobilier, le budget, la stabilité de tous nos personnels. Depuis un demi-siècle, notre Université réunit, de manière cohérente les trois domaines que sont le droit, l’économie et la gestion. Elle n’a pas démérité, loin de là. C’est ce qu’affirment tous les rapports qui sont faits régulièrement. Il n’est pas question d’abandonner cette identité forte et reconnue pour nous aventurer sur le terrain incertain de fusions chimériques qui ont partout montré leurs faiblesses et les risques de dilution de la place des juristes. Il y a, au contraire, beaucoup à inventer encore dans les collaborations entre nos trois domaines.
En ce qui concerne le projet d’Ecole de droit, la Faculté n’a pas perdu de temps. Un grand nombre de consultations ont été menées ainsi qu’un travail de fond portant sur les expériences vécues ailleurs. Nous n’en sommes plus au flou des idées vagues. Le projet de statuts est sur la table. Un texte plus stratégique démontrera les avantages d’un changement de statut. Un règlement intérieur précisera des points qui s’avèrent sensibles : comment mettre en place de bonnes pratiques en matière de recrutement, de promotions, d’attribution de primes. Comment valoriser davantage l’investissement pédagogique des collègues ? Comment faire monter en puissance la valorisation et la visibilité de la recherche juridique en n’oubliant personne ? Ce projet nous donnera plus d’autonomie, d’agilité dans le pilotage et permettra d’harmoniser la configuration interne de notre Université autour de trois grandes Ecoles.
Ces questions sont vitales afin que notre Faculté garde la place qui est la sienne dans le peloton de tête des 64 Facultés de droit de notre pays.
Je fais appel à tous les membres de la communauté que nous formons pour m’aider à tenir ces positions que je crois justes et mener ainsi à bon port le paquebot qu’est notre Faculté.
Bonne fin d’année, bonne fête de Noël à tous et à toutes !
Philippe Nélidoff, Doyen de la Faculté de Droit et science politique
